Laurence Gacoin sur la transformation durable du secteur immobilier

Ambassadrice Immobilier – Futurebuild Belgium 2026

La transformation durable du secteur immobilier n’est plus une ambition lointaine. Elle est en plein essor, perceptible sur chaque chantier, dans chaque conception et à travers chaque décision d’investissement. Pour Laurence Gacoin, ambassadrice pour la cible immobilier à Futurebuild Belgium 2026 et membre du Cordeel Group, cette transition n’est pas seulement nécessaire : c’est aussi une opportunité majeure pour rendre le secteur plus fort, plus intelligent et plus résilient.

« La transition durable n’est pas un effet de mode. C’est un changement systémique », affirme-t-elle. 
Une évolution qui redéfinit la valeur des bâtiments, transforme les attentes des investisseurs et modifie la manière dont les utilisateurs vivent les espaces. « Nous devons arrêter de considérer la durabilité comme un supplément. C’est un levier stratégique qui détermine si un bâtiment est réellement prêt pour l’avenir. »

Laurence Gacoin

La durabilité comme levier stratégique 

Selon Laurence, le plus grand malentendu reste l’idée que durabilité rime uniquement avec performance énergétique. « Ce n’est qu’un élément du puzzle. La durabilité, c’est aussi l’usage circulaire des matériaux, la qualité de l’air, l’adaptation climatique, la santé et le confort. Ce n’est pas une case à cocher, mais une stratégie intégrée qui traverse l’ensemble du processus de conception et de construction. »

Cette approche devient indispensable. Les propriétaires et investisseurs se rendent compte du risque lié à des actifs obsolètes et non durables. Ainsi, la question évolue de “Combien cela coûte-t-il ?” vers “Qu’est-ce que cela rapporte ?” « L’investissement initial peut paraître plus élevé, mais le coût total de possession est plus bas.
Les bâtiments durables conservent leur valeur, attirent des locataires de qualité et réduisent les risques. C’est de la création de valeur pure. »

L’innovation joue un rôle central dans cette dynamique. À l’intersection de la digitalisation, de la circularité et de l’industrialisation, apparaissent des solutions qui font réellement la différence. Le BIM, l’IoT ou les smart grids permettent une gestion plus intelligente des bâtiments, tandis que les matériaux biobasés ou à faible empreinte carbone deviennent de plus en plus courants. « Les modules préfabriqués circulaires en bois, comme les éléments LVL capables de stocker du CO₂, montrent qu’une empreinte carbone négative devient réellement envisageable. »

Innovation, industrialisation et circularité: moteurs de changement

Pour Laurence, le plus grand impact climatique ne se situe pas dans les nouveaux projets, mais dans le patrimoine existant. « Avec des modèles de financement innovants, des outils de diagnostic numériques et des techniques de rénovation modulaires, nous pouvons accélérer radicalement le rythme des rénovations. »

Cette approche répond également à plusieurs défis majeurs : inflation des matériaux, pénurie de main-d’œuvre, allongement des délais et nuisances sur chantier. « Le parc immobilier existant est notre plus grand défi, mais aussi notre plus grand levier pour progresser. » La réglementation joue également un rôle déterminant, mais Laurence y voit davantage un catalyseur qu’un frein. « Les normes apportent de la clarté et un cadre équitable. Elles stimulent l’innovation et nous obligent à repenser nos modèles. »

La collaboration reste essentielle. « Promoteurs, architectes, ingénieurs, pouvoirs publics et usagers : nous avons besoin les uns des autres pour rendre cette transformation réellement possible. C’est la philosophie des Green Building Councils : connecter pour accélérer. »